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Du bruit pas d'odeur

Hier, une traversée de centre ville par une belle après-midi. Beaucoup de gens, beaucoup de discutions, que des conneries. Des brides, des brides me direz-vous. C'est vrai, pourtant de ces éclats verbaux, aucun ne m'a semblé naturels...

... ou réfléchis. Le « ne pas penser » a remplacé « le pensée mal » (mais penser propre), finalement le comptoir n'a pas débordé sur le pavé: la morale est sauve. A notre époque, les zombis sortent en plein jour.
Les commentaires d'un dirigeant de chaînes télévisée à propos de « temps de cerveau disponible » avaient fait réagir quelques personnes, laissant une majorité dans leur lymphatique léthargie consuméro-béatifiante. Qui sont ces quelques autres? Ce sont en nombre des gens polis voir instruits pour qui ce qui importe n'est pas « de ne pas être abruti » mais de ne pas l'être par n'importe quel moyen. Crétinerie de bon ton? Besoin d'intellectualiser tous les actes de sa vie? Nous sommes tous dans le même rafiot et quelque soit la forme, le niveau est le même.

Il y a des clodos au bas de mon immeuble, je les croise tous les jours, ils sont le decorum de ma rue, ça s'accorde parfaitement au style haussmanien du quartier, je leur dit même bonjour le samedi, quand j'ai le temps. Et puis après tout, il y a eu des clochards partout et de tout temps. Mais je suis choqué par un type qui ose dire ce qu'il fait et pourquoi. Cynisme? Sans doute si nous considérons le cynisme comme le mépris de l'opinion commune et de l'ordre morale. Et aujourd'hui, la publicité est informative, créative si elle est réalisée par un designer, un réalisateur, un créateur de concept à la mode du moment ou si elle est le thème centrale d'un magazine pseudo-spirituel: « ha, ha je ris encore de ce spot de publicité réalisé en 1957 par Bergman pour un insecticide sénégalais, ils l'ont repassé hier à la télé». Alors déclarer que la publicité est un outil servant à vendre des produits et que ce qui l'entoure sert à mettre en valeur ce support, hérésie! Ce n'est pourtant qu'un simple constat que l'on peut dresser. Oui mais, nous avons fait de la télévision un produit culturel, nous sommes en train de faire de la publicité un autre produit culturel. Alors nous nous insurgeons, ce n'est pas vrai! Il y a des choses bien à la télévision et suit une liste de programmes regardés par trois personnes et diffusés à des heures indécentes. Le problème n'est pas les choses biens, c'est le reste.

Au final, le récepteur télé s'est transformé en émetteur de bruits destiné à perturber toute réflexion et à détruire tous les concurrents potentiels. Le livre est chiant et réserver pour les vieux ou les tristes, le clip c'est mieux pour écouter de la musique, l'internet est dangereux pour les enfants et les adolescents, le théâtre est passé de mode, le jeu vidéo est un pas vers la folie meurtrière, la cinéma ne sert à rien si vous avez un home cinéma... Elle est devenue la pensée du monde, derrière chaque « je pense » on pourra bientôt incruster un « vu à la télé ».





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