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Saigneur et seigneur des zombies.

Ce qu'il y a de bien en ces jours de conflit, ce sont les couleurs. Noir, rouge, bleu, jaune, orange, chacun exhibe sa lumière, éclairant le chaland vers la voie de son savoir. Sa teinte est arrivée parmi nous.
Mais tout...

... ceci n'est qu'illusion, le principal est gris, terne et n'a qu'un objectif le rester. Il faut briller par sa banalité et exprimer avec fierté son insignifiance. Figure fantastique, le zombi prend la tête du bestiaire de l'horreur. Il faut le remarquer, la concurrence est faible: le vampire s'enlise dans des histoires quêquêto-oniriques et craint de choper le sida, le loup-garou se perd dans l'oisiveté et balade son look rebello-neuillen en skateboard et je passerai le fantôme transformé en squatter dont le seul dessein semble être de plomber le marché de l'immobilier. Seul le zombi occupe docilement le terrain. Il mange debout son burger bio fat free équitable semant tâches de sauce et emballages sur les trottoirs, histoire de retrouver sa tanière. La publicité sauvage colle aux semelles, c'est bien connu! Il parle haut et fort, seul, dans son oreillette. Déambulateur solitaire, il rejoint cependant sa meute quand l'appel du dernier gadget technologique se fait ressentir. Alors, dans la nuit, parqué entre deux rangées chenillantes de barrières métalliques, il attend trois heures que les portes du temple multimédia s'ouvrent pour acheter son collector des Ch'tis. La communion dans la consommation tel est l'instinct de la meute. Admirateur des pensées nouvelles, ils se déplacent en file indienne, disciplinés, dans les expositions des génies d'antan, du temps où un dimanche après-midi sur tableau étaient encore représenté par une nappe blanche étendue sur l'herbe entourée de quelques bons hommes et bonnes femmes, la mine joviale, le sein lourd, et non par une succession de traits sans rapport avec quoique ce soit de marchand ou de productif. A croire que si Manet était encore en vie, Amora et Coca auraient leur pub gratos sur les calendriers promotionnels de fin d'année.
Pour le zombi tout s'évalue en rapport quantité-prix (à défaut d'arriver à estimer une qualité): bonheur et amour (les derniers valeurs medefiennes), idées, politiques... Rien ne vaut si ce n'est pas déjà garanti. Jamais pour, jamais contre, ils attendent pour évaluer: profitons du pire en attendant le mieux. Et bonheur à celui qui arrivera à les faire se réunir devant sa vitrine (et dans le pire des cas ils seront flattés d'avoir vu leur reflet sur la vitre). Leur libre arbitre n'a que les limites de leur carte de crédit. Qui trouvera l'anneau unique pour conduire ces adeptes du gris vers les ténèbres ou la lumière?





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