En cette semaine du commerce équitable/raisonnable, quelle grande et belle question! Le commerce équitable est le moins pire des commerces. Jouant sur le principe de base «  pour pouvoir se pavaner dans son 4x4 cabriolet, il faut...

... avoir fait une bonne action dans l'année », mon indulgence sera « j'achète mon café que l'étiquette elle me pardonne au moins une faiblesse ».

L'idée de base est séduisante. Cependant il serait peut-être amusant de retourner la situation. Que signifie réellement un logo commerce équitable? Il signifie que le producteur de la denrée étiquetée gagne sa vie en vendant la sus-nommée denrée. Est-ce si exceptionnel qu'il faille de nos jours le mettre en valeur? Il faut le croire et ainsi admettre que la condition normale est de produire à perte, puis de tenter de survivre à grand coup de subsides administratives. C'est à ce niveau qu'il est facile de taper sur les réseau de grandes distributions. Qu'ils sont méchants, blablabla... Il faut qu'ils corrigent leurs prix blablabla... Libérateur mais stérile!

Les hypervendeurs ne savent pas être raisonnables, et malgré toutes les remarques et menaces formulées, ils continuent de prêcher pour la liberté (d'entreprendre) et la grandeur (de l'investissement privé). Mais que sont-ils au final? Rien d'autre que des fonctionnaires qui vivent, indirectement il est vrai, de l'argent publique. Ils ne touchent rien de l'état mais les gens qui les enrichissent eux vivent en grande partie sur les fonds de l'état. Alors que gagne l'Etat? Rien ou peu pour ceux qui considèrent que du purin déversé devant une préfecture est une plus-value. Pourquoi est-ce gens qui prônent le moins d'Etat sont ceux qui en profitent le plus?

Si nous étions raisonnable, nous nationaliserions les supermarchés pour éviter de nombreuses pertes et pour aussi que ce soit le supermarché qui soit équitable dans son ensemble pas seulement le produit qui y est vendu. Il est vrai que les magasins d'Etat ont rarement eu une bonne image dans notre histoire, alors quelle idée pouvons avoir pour mettre en place un système qui permet d'acheter des produits agricoles équitables à des vendeurs employés équitablement par des employeurs aux bénéfices raisonnables?



En attendant, permettre à des agriculteurs des pays lointains de vivre normalement est devenu un nouveau luxe, une nouvelle bonne conscience des pays développés. A croire que l'on ne peut vivre de sa terre que si des pays riches existent et que si son Etat est trop pauvre pour aider à quoique ce soit. La misère, un pas vers l'équipollence?


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