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Le camembert est-il un prisonnier politique?

La félicité coule comme le camembert. Hélas, la félicité n'a pas de boite et peut déborder sur n'importe quoi.
 
Muni d'une boîte le camembert coule rarement sur n'importe quoi. Etrange non? Si le camembert...

... n'avait pas de boîte, il s'étendrait n'importe où et n'importe comment. Elastique odoriférant, il se ligne partout promouvant candidose, mycose et autres combinaisons fermentées. C'est bien connu, il n'a pas de tenue et pourtant nous l'accueillons dans nos réfrigérateurs, endroit intime de nos vies. Mais tel l'abruti (i.e. être non pensant à ne pas confondre avec l'imbécile: être qui pense mal) , il faut lui mettreun cercle de bois pour l'empêcher d'envahir ses voisins. Pouvons-nous cependant déclarer que le camembert est dans un état d'incarcération? Au sens propre oui, il est confiné dans un minuscule espace, lui-même souvent placé dans un espace plus vaste divisé par des barreaux en différents quartiers. Le tout bouclé par un e porte lourde et hermétique et je ne parlerai pas du quartier d'isolement où même l'eau, de terreur, refuse de couler et préfère s'endurcir dans ses coins. Voilà pour la partie claustration. Quand aux conditions de vie, rien de bien original, deux sorties par jour qui se soldent généralement parune mutilation et les quolibets des matons « Y fouette ton claquos! ». Et je ne parlerai pas de ses congères fromagers dont l'hermétique isolement d'une boîte de matière plastique régit l'existence. Dans la plus simple apparence, le camembert est prisonnier. Mais aurait-il une existence en dehors de cette prison? Peut-on mouler un camembert sans boîte? Sans boîte et intègre, le camembert garde sa tenue (contrairement à son cousin livarot qui n'existe que grâce à ses atèles de papier)un temps certain avant de couler dans un épanouissement libérateur et destructif.
Le mot est posé: destructif. Le camembert est épris de liberté, il refuse les notions de limites, de frontières ou de convenances, il se mélange aux fruits, à la viande, aux céréales. Pour ces raisons nous en avons faitun fromage dangereux pour son environnement qu'il convient d'isoler. Il est un mal en soi! Par nature? Non, le camembert s'épanche mais ne se reproduit pas. Il est la création d'hommes, une aberration modifiée et stérile, et il se comporte comme on l'a créé. Le camembert est innocent car il ne connaît qu'un dessein unique, il est victime d'une éducation monovisionnaire, où sa liberté se gagne même sur celle des autres. Il n'y a cependant aucune vertu à être innocent. Le camembert est un  fromage fondamentalement libéral. En le condamnant, c'est son éducation que nous condamnons donc son éducateur. Mais faute de toucher le maître, on martyrise l'élève. Alors oui, le camembert est prisonnier politique, on l'emprisonne pour des idées. Il est même bourrelé, faute du courage de s'en prendre aux véritables coupables. Nous ne pourrons jamais régler le problème du camembert sans tenir compte de ses origines et sansune politique d'éducation adaptée.
 








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